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jeudi 16 octobre 2025
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Service Traumatologie-orthopédie : «Yalgado c’est comme la vieille mère bossue mais qui demeure incontournable », métaphorise le professeur Mamoudou Sawadogo, le chef de service Traumatologie orthopédie

Il n’est pas rare de voir trois ou quatre ambulances bouchonnant l’entrée de l’unité des urgences traumatologiques. Signe que le personnel de cette unité travaille à flux continu et tendu pour s’occuper des blessés évacués en urgence mais également de ceux qui sont venus en consultation « froide », ou qui sont déjà hospitalisés dans le service. L’articulation entre les trois unités composant le service de la Traumatologie orthopédie, les compétences techniques dont regorge ce service, le volume de travail, le regard des experts, les conseils pratiques, les modes d’admission des malades, les contraintes pesantes……cette architecture charpentée par le Pr Mamoudou Sawadogo donne à voir les réalités de la prise en charge des patients.

Un de nos « dinosaures » de la médecine, le Pr Mamoudou Sawadogo, chef de service de la Traumatologie orthopédie a réaffirmé la disponibilité du personnel à servir les usagers.

Le service de Traumatologie-orthopédie est composé de l’unité des urgences, l’unité des blocs opératoires et l’unité d’hospitalisation. A la tête de chaque unité, se trouve un chef d’unité.  Il existe deux modes d’entrée des malades : les urgences et les consultations externes.  L’unité des urgences reçoit les accidentés et blessés de la ville de Ouagadougou et d’ailleurs. La particularité est que les urgences traumatologiques (qui s’occupe des fractures de membres) et les urgences neurochirurgicales (traumatismes crâniens) partagent le même bâtiment.

Ici, le chef de service échange avec ses étudiants au sujet d’un patient.

Les agents des box d’accueil dans la plupart des cas lèvent rapidement les urgences des patients pour permettre la planification de la suite de leurs prises en charge. Le principal motif d’admission demeure de loin les traumatismes par accidents de la voie publique, suivi des problèmes orthopédiques tels que les arthroses,  les douleurs musculaires, les douleurs articulaires… Les accidentés de la voie publiques reçus sont souvent des « polytraumatisés, qui ont soit des fractures sur plusieurs membres, soit qui ont un traumatisme crânien en plus des fractures de membres », a expliqué le chef de service, le Pr Mamoudou Sawadogo

Pour animer les trois unités du service de traumatologie orthopédie qui a une capacité d’accueil de 83 lits, le Pr Mamoudou Sawadogo, compte sur un effectif de 85 agents dont 8 médecins (07 chirurgiens et un médecin anesthésiste réanimateur), deux vaillantes secrétaires, 60 ingénieurs/infirmiers et 15 garçons et filles de salle.

Du fait du contexte sécuritaire, le service recevait régulièrement des victimes des attaques terroristes « Mais aujourd’hui les cas reçus et liés aux attaques ont considérablement diminué. Une cellule d’alerte avait été créée en son temps qui prévenait quand il y avait des cas. Et chaque service se mobilisait pour leur prise en charge. Nous recevons de nos jours par moment un ou deux cas de victimes du terrorisme ou dû au grand banditisme », précise le patron des Urgences traumatologiques.

« Nous prenons les malades par ordre de gravité », rappelle Pr Tinto Sayouba, Chef de l’unité des Urgences traumatologiques.

Il explique que le patient dès son arrivée, est descendu de l’ambulance par les garçons de salle rompus à la tâche qui l’amènent sur une civière dans le box d’accueil.

Le Pr Sayouba Tinto, chef de l Unité des urgences explique les innovations et le mécanisme de prise en charge dans l’unité

Le patient est aussitôt vu par les internes, ces étudiants stagiaires des boxs d’accueil. Sous la supervision d’un encadreur chirurgien, les stagiaires examinent le patient, administrent les premiers soins. Ensuite, il sera demandé au patient un examen de radio ou de scanner pour affiner le diagnostic. En fonction de la nature et du siège des lésions, le patient est soit admis au bloc d’urgence aussitôt ou programmé pour être opéré dans l’un des deux grands blocs.

L’extension de l’infrastructure fut une véritable bouffée d’oxygène, qui a permis de ne plus voir les malades à terre dans le couloir. Le Pr Tinto précise que le service est plus aéré à présent, avec un doublement du nombre de lits. « Le patient n’étant plus à terre, les soignants ont moins de difficultés dans l’administration des soins. En outre les malades ne sont plus exposés aux risques d’infections », se réjouit le chef d’unité. Mieux, la circulation des patients est fluidifiée sans oublier le fait que le service dispose désormais d’une grande salle pour la formation des apprenants.

Il rappelle que l’ordre de prise en charge ne se fait pas en fonction de l’ordre d’arrivée des blessés mais plutôt du niveau de l’urgence, donc de l’état clinique des malades.

Lorsque le patient est hospitalisé, l’équipe prend le soin de le préparer. C’est quand tout est prêt du point de vue clinique et que le patient a réuni tous les produits pharmaceutiques nécessaires, que l’on l’amène au bloc opératoire pour l’intervention.

« Les blocs ne chôment pas ici »

L’unité des blocs opératoires comporte trois salles, donc 3 blocs dont un bloc d’urgences et deux autres blocs O1 et O2 pour les interventions à froid. Les blocs opératoires ne chôment pas ici, a dit le Pr Sawadogo. En effet, pour l’année 2023 ce sont 2222 interventions chirurgicales, soit une moyenne de 185 par mois qui ont été réalisées. En 2024, le service a enregistré en moyenne 182 opérations par mois soit un total de 2184 au cours la même année.

Le chef de l’unité des blocs opératoires, le Dr Christian Darga se réjouit de la réouverture du bloc des urgences qui était resté fermé plus de 5 ans.

Le chef de l’unité des blocs, le Dr Christian Dargafait savoir que la programmation des malades pour les interventions se fait tous les vendredis en fonction du nombre de chirurgiens après que les consultations des médecins anesthésistes aient été faites et validées.  Pour le bloc d’urgence, la prise en charge est continue 24h/24.  Il se réjouit des progrès : « nous avons eu ces derniers mois des dotations en matériels nous permettant de faire certaines interventions ». Le Major de cette unité quant à lui assure la planification au quotidien des hommes et du matériel pour que le travail soit continu.  

Le Dr Darga est celui qui a réalisé pour la première fois, en fin août 2025 la chirurgie de la prothèse totale de genou. Il a profité remercier le chef de service le Pr Mamoudou Sawadogo pour son soutien ainsi que toutes les équipes pluridisciplinaires qui ont mouillé le maillot pour que cette première chirurgie de PTG soit une réussite. Il rassure sur la disponibilité sur place des compétences et des plateaux techniques pour faire désormais ce type d’intervention pour laquelle « la demande est forte ». Après l’intervention au bloc, les patients sont admis en hospitalisation.

« On doit augmenter la capacité de salles réservées aux femmes », plaide le chef de l’unité d’hospitalisation, le Pr Alexandre S. Korsagha

Cette unité d’hospitalisation, située à l’étage du bâtiment central, permet le suivi des patients post-opérés ou des patients hospitalisés pour autre pathologie.

Le Pr Alexandre Korsagha , chef de l’unité de l hospitalisation plaide pour l’augmentation de la capacité d’accueil

A la tête de l’unité d’hospitalisation, le Pr Alexandre S. Korsagha, assisté de 13 infirmiers et de 2 GFS et du major Adama Sawadogo. Ils assurent aux patients qui sortent des blocs opératoires une hospitalisation pour la suite des traitements. Certains patients séjournent à l’hospitalisation où ils sont préparés en attente du jour J prévu pour l’intervention chirurgicale. 

En hospitalisation, les chambres de catégorie sont assez demandées mais leurs nombre est limité

L’unité compte 34 lits avec 3 salles dites de catégorie. L’unité est exiguë d’où le projet de transformation de l’ancienne salle de staff en salle d’hospitalisation, ce qui permettra « d’avoir 06 lits supplémentaires et pouvoir ainsi augmenter le nombre de lits réservés aux femmes ».

Sans stérilisation, il n’y a pas d’ activités au bloc, a dit le Major Désiré Sandwidi….l’équipe de stérilisation veille à ce que chaque pince soit stérile.

Le chef d’unité a en projet de fixer des rideaux cabine qui permettront de compartimenter les lits pour renforcer l’intimité des patients. Mais en attendant, c’est les flux importants des stagiaires, qui atteignent souvent 60 par vague qui constituent une véritable équation à résoudre.

L’intensité des activités placent le service de la traumatologie-orthopédie au cœur du dispositif de prise en charge des blessés de la ville de Ouagadougou. 

Volume de travail exceptionnel

En 2023, ce sont 8986 patients qui ont été reçus aux urgences, dont 4130 pour la traumatologie et 4156 de la neurochirurgie. Les polytraumatisés et les traumatismes crâniens graves sont les premières causes de décès. « Nous avons enregistré 176 décès relevant des traumatismes crâniens et 86 décès des traumatismes d’orthopédie-traumatologie », précise le Pr Sawadogo.

En 2024, ce sont 12980 patients qui ont été reçus dont 4776 de la traumatologie et 8204 de la neurochirurgie. Il y a eu 218 décès dont 30 de traumatologie et 188 de neurochirurgie. Le nombre élevé de décès par traumatismes crâniens soulève l’importance du port de casque. Outre ces patients classiques, il faut compter aussi les nombreux cas sociaux (au nombre de 78 en 2024), que nous « prenons en charge, en mettant souvent la main dans la poche ». il faut dire que la gestion des malades abandonnés et autres cas sociaux constitue un véritable casse-tête.https://chuyobf.org/uncategorized/la-gestion-malades-abandonnes-et-autres-cas-sociaux-un-veritable-casse-tete/  

Le Pr Korsagha avec son équipe dévouée et courtoise

On peut réduire les accidents et améliorer la prise en chargehttps://chuyobf.org/actualites/reduire-les-accidents-et-ameliorer-la-prise-en-charge/ mais en attendant le service est plus que fréquenté. Mais cela ne date pas d’hier. Le fait de recevoir beaucoup de patients dans « notre service résulte de la renommée de Yalgado. C’est comme la vieille mère bossue mais qui demeure incontournable », ironise le chef de service. Ainsi, pour beaucoup de patients Yalgado est plus accessible, ils y trouvent, disent-ils, des soins à des coûts plus abordables qu’ailleurs. « D’autres prennent les devis ailleurs et après ils fuient venir ici Yalgado », révèle le spécialiste. A ce niveau il convient d’ajouter qu’il y a beaucoup de cas qui reviennent avec des séquelles après un long parcours thérapeutique. D’où l’idée de renforcer la collaboration avec les rebouteuxhttps://chuyobf.org/actualites/collaboration-avec-les-rebouteux/.

Il faut se donner la main pour que chaque patient soit vu, foi du Pr Sawadogo, qui clarifie : « la collaboration se passe très bien entre les trois CHU de la ville de Ouaga, à savoir le CHU  Yalgado, le CHU de Bogodogo et le CHU de Tengandogo ». Avec des exemples à l’appui : « récemment les blocs du CHU de Bogodogo étaient en réfection, et nous à Yalgado, nous recevions les patients référés du CHU Bogodogo. Et vice versa d’ailleurs, car pendant les travaux consécutifs à un incendie chez nous, nous avions en son temps référé les patients au CHU de Tengandogo et au CHU de Bogodogo »

Concernant les retards de prise en charge dont se plaignent souvent les usagers, la collaboration entre les praticiens est indispensable. Mais il faut savoir que tout ne dépend pas du personnel soignant.

Facteurs de reports des interventions

-Le manque de sang ! La non-disponibilité à temps des produits sanguins constitue l’une des principales causes du report des interventions. Si le jour programmé pour l’intervention, les produits sanguins n’ont pu être disponibilisés, le report est inévitable. « En 2023, ce sont 294 patients qui ont été transfusés pendant les interventions. En 2024, ils étaient au nombre 222 patients. En 2023 et 2024 ce sont respectivement 82 et 86 patients dont les interventions ont été reportées pour manque de sang », fait savoir le chef de service.

-Le manque de moyens ! Un autre facteur de report des interventions peut être dû au manque de moyens du patient. Le jour de l’intervention l’on se rend compte que le patient n’a pas pu acheter tous ses produits ou ses implants (clous, plaques, vis, etc)

-Il arrive aussi que la consultation pré-anesthésique n’ait pas été faite ou n’ait pas été validée. Dans ce cas, le report est obligatoire.

-Quand le « malade n’est pas bien » !  Souvent, le malade est programmé mais le jour J l’on se rend compte qu’il a contracté une autre maladie en plus de sa fracture telle que « le paludisme, ou bien l’on se rend compte qu’il a une hypertension, ou une embolie pulmonaire » . Dans ces cas également, l’intervention est reportée.

-La plaie ! Dans les cas de fractures ouvertes, on doit soigner la plaie d’abord de sorte qu’elle soit bien cicatrisée avant d’opérer. Il arrive que le jour J, la cicatrisation ne soit pas totale…Le report devient obligatoire.

Les anticoagulants sont prescrits aux malades et administrés régulièrement pour éviter des embolies. Toutefois le malade doit arrêter la prise de ces anticoagulants 24h ou 48 heures avant l’intervention.  Souvent, le jour de l’intervention, « on se rend compte que le patient a pris des anticoagulants le matin. Dans ce cas, le report s’impose car si vous l’opérez il va saigner sans arrêt et abondamment »

-Pannes ! Les petites pannes d’équipements peuvent parfois expliquer certains reports.

Les innovations

Bloc d’urgence rouvert :  Le chef de service n’oubliera pas de sitôt la réouverture du bloc d’urgences : «je voudrais tirer mon chapeau au directeur général pour la diligence avec laquelle ce bloc d’urgences a rouvert en 2023 après une fermeture de 5 ans. Les équipements reçus et les travaux de rénovation ont permis d’accroître notre capacité opérationnelle. Cela nous a beaucoup soulagés puisque les malades n’attendent plus que les blocs programme soient libres avant d’être pris en charge. Ça se fait en continu »

Extension. En 2023, fait savoir le chef de service, AO une fondation Suisse a appuyé le CHU-YO pour l’extension des urgences traumatologiques. Ainsi, l’unité des urgences est passée de 24 lits à 47 lits. Ce faisant, le décor et les conditions de travail des urgences traumatologiques ont complètement changé.

Autour du chef de service le Pr Mamoudou Sawadogo , les agents font le point chaque jour

Nouvelles prestations ! Cela entre dans le cadre de la diversification des prestations depuis un certain temps. En effet, outre les prestations de traumatologie classique et d’ostéosynthèses qui sont faites régulièrement « nous avons depuis 2018 développé la prothèse totale de hanche, qui se fait couramment. Tout récemment en juillet 2025 nous avons tenté une première expérience avec succès sur la prothèse totale de genou ». Depuis 2020, le service fait régulièrement la ligamentoplastie pour les cas de rupture de ligaments croisés, cette pathologie qu’on rencontre souvent chez les footballeurs.

Le patron des lieux suggère une formation continue du personnel, une augmentation du nombre d’agents pour compenser les départs à la retraite et surtout rajeunir les effectifs à certains postes de travail exigeant force et vigueur.

Le second mode d’entrée des patients passe par les consultations externes avec prises de rendez-vous au niveau du secrétariat, où le patient reçoit les informations liées aux différentes procédures du service.

Le Secrétariat de Traumatologie-Orthopédie

Le secrétariat du service reçoit les patients qui viennent pour des consultations à froid. Il s’agit des usagers qui généralement ont des problèmes orthopédiques, d’arthrose, ou qui viennent pour leur RDV de contrôle ou de retrait de matériels d’ostéosynthèse…. Mesdames Bationo Pauline et Ouangrawa Mariam, à deux :

La secrétaire Pauline Bationo, plus de 20 ans au service des patients

ü  assurent la programmation (consultations externes) des malades auprès de chacun des 7 chirurgiens et du médecin anesthésiste réanimateur,

ü   vérifient les quittances de paiement à la caisse,

ü  rédigent  les certificats médicaux, les dossiers d’évacuation, et tout autre courrier administratif

ü  traitent, enregistrent  et dispatchent les courriers

ü  rédigent les comptes rendus de rencontres

ü  organisent les visites auprès du chefs de service ou des autres médecins, etc…

Quand « nous nous asseyons, on a de la peine à prendre la pause repas de midi, tellement il y a de l’affluence », fait savoir Madame Pauline Bationo. Si elle dit prendre du plaisir à servir les malades, « en parlant du matin au soir », depuis 24 ans, elle a des vœux à formuler comme le souhait de voir harmonisées certaines indemnités et de voir aboutir le plan de carrière au profit du personnel propre.

Elles vont généralement au-delà des heures de travail de descente tous les jours

Le Pr Sawadogo, qui assure depuis plus d’une vingtaine d’années la prise en charge des accidentés, propose quelques pistes de solutions pour résorber le nombre d’accidents liés à la circulation routière

Major Désiré Sandwidi, la planification au quotidien

Le major du bloc Désiré Sandwidi a rappelé l’importance de la stérilisation du matériel car sans stérilisation il n’y a pas d’interventions chirurgicales à proprement parler. Tout doit être stérile. Le travail de planification et de vérification se fait tous les jours.  En tant que major, il est chargé entre autres de la programmation des agents dans les différents blocs qu’il s’agisse du travail de jour ou des gardes. Quand un agent qui était programmé est absent, il doit gérer cette situation, et trouver une solution pour que le travail ne s’arrête pas.

Le major des Blocs, Désiré Sandwidi, l homme qui assure la planification au quotidien pour que les équipes puissent travailler sereinement dans les blocs

Chaque matin, il s’assure que tout le matériel du bloc marche. Il fournit certains produits interdits de vente dans les pharmacies aux équipes qui opèrent.  Pour ce faire, il doit souvent courir à la maintenance ou à la pharmacie pour s’assurer que les équipes qui opèrent ne manquent de rien.

Les garçons de salle rompus à la tâche

Faire descendre les patients des ambulances et les installer dans les box d’urgences, transporter les patients en Imagerie médicale pour les examens de radiologie ou scanner, sortir les patients du bloc opératoire pour les transférer à l’unité d’hospitalisation, ou amener les corps à la morgue, etc….constituent quelques-unes des nombreuses tâches auxquelles sont commis les garçons de salle des urgences traumatologiques.

Adama Ouédraogo, le brancardier dynamique. Toujours servir avec dignité et joie les malades.

Pour Ouédraogo Adama, qui dit servir le CHUYO et les malades avec enthousiasme, il a une doléance. Ce sont les brancards « que nous souhaitons avoir en quantité suffisante ». Il explique que certains usagers après les soins disparaissent avec les fauteuils roulants si bien que les dotations de la direction générale ne suffisent jamais.

Les tâches des brancardiers exigent force et « pleine forme » sic, car souvent, « il y a des malades qui pèsent lourds et il faut monter au deuxième étage. Mais nous disons merci aux autorités pour la rampe d’accès, « rampe IB ».  Ça facilite le transfert des malades sinon ce n’était pas facile avant », se rappelle –il.

Autre préoccupation majeure du service, c’est la prise en charge des cas sociaux

La gestion malades abandonnés et autres cas sociaux : un véritable casse-tête

Étant le plus ancien et le plus grand hôpital du pays, dénommé affectueusement par certains comme « l’hôpital du peuple » le CHU Yalgado reçoit beaucoup d’usagers et donc aussi beaucoup de cas sociaux. Par exemple, en 2004, « l’hôpital a pris en charge au total 2398 personnes indigentes », a révélé le directeur général, Ousmane Néré.

Sur ces 2398 cas, il y avait 1580 cas internes qui ont été recrutés dans les services cliniques et 780 cas externes, constitués d’usagers qui ont quitté l’hôpital mais qui reviennent pour diverses sollicitations. De janvier à septembre 2025, l’action sociale du CHU-YO a déjà enregistré 1516 cas sociaux.

Le DG du CHU-YO, Ousmane Néré , celui qui a rouvert 2 blocs opératoires en une année…….plaide ici pour les cas sociaux.

De manière pratique les cas sociaux bénéficient de dons de médicaments, de consommables, des vivres, divers dons, des exonérations d’examens et de prise en charge des actes chirurgicaux et de consultations.

Ces cas sociaux se rencontrent le plus fréquemment au niveau des services suivants : « les Urgences traumatologiques, les urgences médicales, la psychiatrie et les urgences viscérales », a souligné le DG. Qui ajoute aussitôt que de nouveaux cas sociaux émergent de plus en plus au niveau de la dialyse, avec des patients qui n’ont plus les moyens de regagner leurs localités d’origine parfois éloignées et pour revenir deux à trois jours pour des séances de dialyse.

Aux urgences traumatologiques, « nous avons beaucoup de cas sociaux, et dans ce service la particularité, ce sont les patients abandonnés et sans identification … qui sont soit envoyés par les sapeurs-pompiers soit par leurs parents qui viennent nuitamment les abandonner à Yalgado et disparaitre », a révélé le premier responsable du service. Chiffres à l’appui, il a fait savoir que les Urgences traumatologiques ont pris en charge 78 cas sociaux (y compris beaucoup de patients abandonnés) en 2024. Selon l’action sociale du CHU-YO, déjà 21 cas de malades abandonnés ont été enregistrés. Il a souligné que le personnel des Urgences traumatologiques et au-delà, les travailleurs de l’hôpital se cotisent régulièrement pour prendre en charge des patients indigents ou abandonnés.

Une équipe des urgences traumatologiques, toujours opérationnelle

En lien avec le contexte sécuritaire, le CHU-YO reçoit parfois des cas envoyés par les structures de l’Etat….   « Si je prends le cas des victimes de Solenzo en mars 2025, nous avons reçu 51 personnes qui ont été intégralement prises en charge en termes de consultations, d’actes chirurgicaux, et autres » se souvient Ousmane Néré. En plus de la prise en charge proprement dite, le CHU-YO offre également des surplus de repas aux accompagnants de ces victimes. Donc au lieu d’un repas par personne, c’est deux repas pour tenir compte des accompagnants de ces personnes victimes de l’insécurité.

Service Communication




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