L’ambassadeur de l’ONUSIDA, Marc ANGEL, accompagné de plusieurs responsables de programmes sous régionaux de prise en charge du VIH/Sida ont eu une rencontre d’échanges le jeudi 07 mai 2018 avec le CHU-YO.
Les échanges se sont déroulés à l’hôpital de jour, une Unité du service de Médecine interne, spécialisée dans la prise en charge des PV VIH/Sida. Le chef de mission, Monsieur Marc ANGEL [député et Président de la Commission des Affaires Etrangères et Européennes et de Coopération au Développement de Luxembourg] a pu toucher du doigt les réalités et surtout les défis liés à la prise en charge holistique des patients de VIH/ Sida
Ouvert en novembre 2007, l’hôpital de jour assure la prise en charge complète des patients infectés par le VIH, allant du dépistage, des soins, des conseils, de l’éducation thérapeutique, à la prise en charge communautaire en passant par la prise en charge des co-morbidités.
L’Unité s’investit dans la recherche en santé sur le VIH et assume un rôle important dans la formation au niveau régional. C’est ainsi que de 2004 à 2014, avec l’appui de partenaires, le Pr Youssouf Drabo, chef du service de Médecine interne, a lancé le diplôme inter universitaire de la prise en charge des personnes infectées par le VIH et formé 1083 spécialistes venus de divers pays africains.
Aujourd’hui, la file active dans le Service a atteint la barre des 6 000 patients. À travers une prise en charge efficace qui améliore la qualité de vie des patients, le Pr Drabo a exprimé sa fierté d’avoir pu maitriser et réduire au minimum les cas d’hospitalisations ainsi que la stigmatisation à la vue. « Avec le VIH, aujourd’hui, on vit bien, on meurt moins et les patients sont devenus des patients ordinaires comme tous les autres », s’est-il réjoui. Ce travail impressionnant réalisé avec seulement une équipe pluridisciplinaire de 23 personnes a valu au service une décoration à l’occasion de la fête de l’indépendance en décembre 2017.
Le Pr Drabo et son équipe souhaitent pouvoir rompre la chaîne de transmission. Mais avec la raréfaction des financements, le Service rencontre des difficultés qui font qu’il enregistre 6% de perdus de vus. Comparé à la moyenne nationale qui est de 30%, ce chiffre devrait plutôt donner matière à satisfaction mais le Pr Drabo se dit craintif. Le Service reçoit de plus en plus des échecs thérapeutiques venant des centres périphériques; et les perdus de vue n’aident pas à améliorer le tableau. Le Pr craint un retour de bâton si la prise en charge est banalisée. « Ce n’est pas le moment de baisser les bras » a-t-il prévenu.
Les hôtes ont remercié pour l’accueil chaleureux et félicité le Service pour le travail abattu. « Je suis impressionné par le travail d’éducation thérapeutique, de travail de formation et de recherche », s’est exprimé Marc Angel.
Le directeur général, lui, s’est dit honoré de la visite de ces partenaires. Déclinant les ambitions de l’établissement il a fait un plaidoyer pour la mobilisation des ressources. « Nous voulons être financé pour que ce centre d’excellence marche, nous voulons impacter la recherche. Nous viendrons donc vers vous plus amplement avec des projets » a-t-il dit.
Aucun engagement n’a été pris mais le plaidoyer a atteint les bonnes oreilles qui y ont été particulièrement attentives.
Service Communication du CHU-YO