Le dernier rapport de l UNFPA indique que la mortalité maternelle au Burkina Faso a chuté de 42% au cours des trois décennies. La mortalité se définit comme le décès d’une femme pendant la grossesse ou 42 jours après la naissance de l’enfant, du moment où ce décès n’est pas lié à une cause accidentelle ou fortuite. Globalement, on estime que 68% des décès maternels dans le monde ont lieu en Afrique au sud du Sahara.
Le bond significatif enregistré par le Burkina Faso en la matière monte les indicateurs suivants: de 566 décès sur 100.000 naissances en 1991, ce taux est descendu à 330 sur 100.000 en 2015. Autrement dit, 3,3 femmes sur 1000 meurent au Burkina Faso lors de l’accouchement ou des complications de la grossesse.
Le curseur pointe entre autres les causes suivantes de cette mortalité maternelle: hémorragies, infections, complications des avortements, éclampsies, ruptures utérines… Ces causes sont associées souvent à deux facteurs que sont: l’insuffisance des consultations prénatales (CPN) et l’accès insuffisant aux soins obstétricaux d’urgences.
Le recul important des décès maternels au Burkina a été rendu possible grâce à une conjugaison de plusieurs facteurs. D’abord un effort soutenu a été fait, reconnaissent les Partenaires Techniques et Financiers, dans la construction de nombreuses structures de santé dont le nombre avoisine 2000 en 2015. Ainsi, l’accessibilité géographique des populations par rapport aux centres de santé s’est nettement améliorée.
Un effort a été fait également dans la formation et la mise à disposition de personnels qualifiés pour étoffer les formations sanitaires mêmes éloignées. Il faut souligner en outre la gratuité de la planification familiale ( consultations et produits de santé gratuits) décidée par le gouvernement le 1er juin 2019, réduisant ainsi la réticence de nombreuses femmes à fréquenter les centres de santé. Il est prouvé que l’espacement des naissances induit deux effets bénéfiques: la réduction de la mortalité maternelle et la réduction des cas d’avortements. Ainsi, «50066 cas d’avortements ont été évités en 2019», révèle l’UNFPA.
Avec cette baisse du taux de mortalité maternelle, le Burkina Faso se classe devant le Mali (368/100.000), Sénégal (484 /100.000), Niger (535 /100.000), et la Côte-d’Ivoire (614/100.000).
En dépit de ces efforts, de nouveaux défis couvent sur le chemin de la réduction au minimum des décès maternels. Le fonctionnement de près 300 établissements sanitaires a été perturbé du fait de l’insécurité dans les régions à fort défi sécuritaire.