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vendredi 29 mars 2024
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Service d’oncologie médicale : « Il nous faut nos propres locaux pour être dans des normes de prise en charge », souhaite le Pr Augustin Bambara, le chef de service.

Accompagné de ses collaborateurs, le chef de service d’Oncologie médicale, a accueilli ce jeudi 16 mars 2023 vers 12H le Directeur général, Ousmane Néré, dans un couloir à ciel ouvert qui sert de zone d’attente des patients. Ici, les patients patientent dans leurs véhicules en attendant leur tour parce qu’il n’y a pas de zone d’attente aménagée. En temps de pluies, c’est la croix et la bannière.

Après avoir dit le mot de bienvenu au Dg à la tête du CHU-YO, le chef de service a salué cette démarche d’aller vers les services cliniques pour comprendre les réalités de fonctionnement.

Le couloir dans lequel le Dg a été accueilli est révélateur du principal problème que vit ce service qui est que « nous n’avons pas de locaux propres », campe d’entrée le Pr Bambara. Il fait défiler un petit cours d’histoire. C’est en 2012, a-t-il fait savoir que les premiers cancérologues burkinabè ont commencé à rentrer des études. Au CHU-YO, a précisé le Pr Bambara, c’est le chef de service d’alors de la Chirurgie générale et digestive, le Pr Si Simon Traoré qui a donné deux salles de consultation aux deux cancérologues en son temps. Depuis lors, le service squatte dans la Chirurgie générale et digestive . En 2017, le Service d’oncologie médicale a été officiellement créé, et compte aujourd’hui trois oncologues, trois médecins généralistes et cinq infirmiers. Les infirmiers, vu leur nombre insuffisant, « on les mutualisent avec ceux de la chirurgie générale pour pouvoir rouler normalement »  

Le service a pu réaliser en 2022, au total 2400 consultations malgré les conditions de travail extrêmement difficiles. Il faut souligner au passage que malgré l’ouverture d’un site d’oncologie médicale au CHU Bogodogo, celui du CHU-YO ne désemplit pas.

Le Service n’ayant pas de locaux, la prise en charge est butte sur des contraintes objectives. Il n’y a que deux bureaux de consultations exigus et inadaptés pour les consultations et pour recevoir les nombreux étudiants thésards. Dans l’une des salles de consultations, il manque une table de consultation gynécologique. Or on sait le nombre élevé de cancers chez les femmes !

 Il n’y a que deux salles d’hospitalisation pour la chimiothérapie comportant au total 5 lits. Cinq lits pour 250 patients dans la file active ! c’est intenable. Il en résulte que « nous ne pouvons pas respecter les délais de la chimiothérapie », révèle le chef de service, qui ajoute « il n’y a des protocoles que nous ne pouvons même pas appliquer du fait du manque de locaux ». L’insuffisance de salles fait que les préparations chimiques se font dans les salles d’hospitalisation. Ce qui n’est pas assez sécurisant pour le malade et pour le personnel soignant.

Dans les deux salles de chimiothérapie, le Dg a pu toucher du doigt les réalités ; il a perçu comment le manque de locaux pouvait avoir des répercussions sur la prise en charge des malades qui sont dans des salles sans lits et matelas adaptés et parfois sans climatiseurs.

« Si nous avions des locaux propres, les salles seraient équipées de fauteuils spécifiques pour les malades ; ils pourraient suivre la télévision et échanger entre eux. Et nous pourrions appliquer tous les protocoles pour une meilleure de prise en charge », résume le Pr Augustin Bambara

Vu les problèmes et leurs manifestations , le Dg a demandé au chef de service d’élaborer un argumentaire écrit, qui lui servira de plaidoyer afin que le Service ait ses propres locaux.

Le Représentant des Travailleurs, Monsieur Nabi Nonguema, a souhaité que la direction générale prenne à bras le corps les nombreuses préoccupations du service, car il y va de l’intérêt de tout le monde.

Le Dg a traduit sa reconnaissance au personnel d’Oncologie médicale, et salué la franchise du chef de Service et les propositions qu’il a eu à faire.  « Nous attendons l’argumentaire qui va nous permettre de nous battre pour ensemble trouver des solutions », a souligné le premier responsable du CHU-YO avant de prendre congé du Service.

Service Communication




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