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mardi 3 décembre 2024
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Chirurgie générale et digestive : « Nous devons être opérationnels et prêts tout le temps à opérer », souhaite en chœur le personnel

Les chirurgiens ont littéralement vidé les entrailles ce vendredi 10 mars 2023, lors de la visite du directeur général, Ousmane Néré, dans le service de chirurgie générale et digestive, pour montrer à quel point les attentes sont fortes.

Le Pr Zida, le chef de service, dans son mot d’accueil, a salué cette démarche du Dg de rencontrer les acteurs du terrain, et annoncé qu’ils ne priveront pas de cette occasion rarissime que le premier responsable du CHU-YO leur accorde.  

Le Service compte trois unités : l’unité des urgences viscérales, l’unité des blocs opératoires et l’unité d’hospitalisation. La capacité d’accueil est de 44 lits que se partagent les malades d’oncologie médicale, de la chirurgie oncologique et de la chirurgie générale et digestive. Au niveau des urgences viscérales, on dispose de 22 lits. Ce sont au total 1891 patients qui ont été vus en 2022 dans le Service qui compte 11 chirurgiens, 42 attachés de santé, 32 infirmiers, 23 GFS, une secrétaire et 15 médecins en spécialisation.

Il ressort de la présentation du Service faite par le Dr Eli Sawadogo, la préoccupation centrale suivante : « comment être prêts à opérer tout le temps surtout dans le contexte actuel d’insécurité que vit notre pays ?». C’est là tout un défi du fait que les besoins sont immenses à l’image des urgences viscérales qui ne disposent que d’un bloc opératoire. La seconde salle opératoire étant fermée.

Le Service dispose de trois salles ‘opératoires programmes’ mais seulement deux sont fonctionnelles. La troisième salle est fermée depuis belles lurettes. Ainsi, les 11 chirurgiens du Service «se piétinent » dans un seul bloc opératoire dans la mesure où le deuxième bloc opératoire est dédié à l’Urologie.

L’autre gros problème, c’est la stérilisation qui ne répond plus aux besoins des chirurgiens du fait de la faible capacité des autoclaves. Ce qui retarde souvent le travail. La proposition a été faite de privilégier la création d’une stérilisation centrale pour tout le CHU-YO en lieu et place des petites unités de stérilisation « éparpillées ».

Les équipements de travail sont en nombre insuffisant et parfois «ne coupent plus parce que ça date de plus d’une vingtaine d’années », explique le Dr Eli sawadogo. Sur la question des équipements, le Pr Nayi Zongo, chirurgien cancérologue, estime pour sa part, que tant le CHU-YO ne responsabilise pas certains acteurs, tant qu’il n’y aura pas une surveillance accrue des équipements de travail en faisant l’inventaire par semaine, on aura beau équiper le Service les mêmes problèmes de pertes d’instruments, de boîtes incomplètes vont se poser de nouveau. Lui, il plaide pour un recomptage des instruments après chaque opération.  

Les kits incomplets, le manque de médicaments et de consommables d’urgence ont été évoqués et considérés comme des facteurs qui retardent la prise en charge.

Le Dr Mireille Traoré, anesthésiste-réanimateur, a fait un tour d’horizon des problèmes d’oxygénation. Elle a fait des propositions qui permettent de réduire la consommation du CHU-YO en oxygène et qui sécurisent davantage le personnel et les malades dans certains cas.

Le bloc opératoire de l’Urologie se trouvant dans la Chirurgie générale et digestive, cela génère un certain nombre de problèmes que la direction générale doit résoudre, a fait savoir le Pr Aristide Kaboré, chef de service d’Uurologie.  Les urologues n’ont pas de kits d’urgences propres à eux. Ensuite, les actes d’interventions d’urgences que font les urologues ne sont pas paramétrés dans le logiciel de la facturation du CHU-YO. Conséquence, « nous sommes obligés de mettre des K opératoires de la Viscérale pour que cela puisse passer au niveau de la caisse de paiement ».  Ce qui peut donner lieu à toutes sortes de tripatouillages. Il faudra que l’ensemble des gestes opératoires de l’Urologie soient indexés et connus de la facturation, a-t-il souhaité.

Lors de la visite, le Dg a pu voir une colonne de cœlioscopie, d’une valeur d’un milliard qui permet d’opérer « sans ouvrir, sans déchirer le malade », précise le Pr Aristid kaboré. Une anecdote : souvent des accompagnateurs protestent vigoureusement et traitent le personnel de menteur quand ils apprennent que leurs parents ont été opérés. Ils demandent où est la plaie alors ?!

Dans les blocs opératoires, la question du déficit d’implication des chirurgiens dans la commande des équipements a été relevée. Souvent « ils nous amènent du matériel qui ne tient pas six mois », s’en ont-ils plaint.

De manière générale, le Dg a pu voir les problèmes de lits, de matelas, de paravents, de climatiseurs, de lavabo, d’éclairage, d’insuffisances de salles, de bureaux, de vestiaires, de mobiliers, etc. La question de toilettes et d’étanchéité, les problèmes d’hygiène et d’insécurité se posent avec acuité dans ce service.  

Les GFS ont signalé l’insuffisance de brancards et de chariots qui ne suffisent pas dans ce Service comportant trois grands compartiments où « roulent » sans cessent les malades.

Une tournée assez instructive. Le représentant des travailleurs, Monsieur Nabi Nonguema, qui accompagne le Dg dans ces visites a demandé de comprendre le ton des chirurgiens comme la résultante d’une accumulation des problèmes longtemps non résolus. Il espère de cette visite, une amélioration des conditions de travail.

Le Directeur général a remercié le personnel pour sa disponibilité et son engagement qui évitent qu’on se décourage au vu des difficultés.  Il a annoncé les voies de résolution à court et moyen termes des préoccupations soulevées. Et traduit sa reconnaissance au chef de service et aux acteurs pour ce qu’ils font souvent dans l’ombre afin que les activités ne s’arrêtent pas.

Service Communication




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