Le chef du département de la Pédiatrie, le Pr Fla Koueta, a assuré la visite guidée de toutes les unités composant la Pédiatrie au DG, ce mercredi 1er février 2023, e. Cette visite de terrain qui a eu pour but de toucher les réalités du département, est intervenue après un tour de table sur les contraintes et difficultés auxquelles les agents y sont confrontés.
Le département est composé de cinq services que sont, le service des urgences pédiatriques, le service de pédiatrie générale, le service d’oncologie pédiatrique, le service de néonatologie, et le service de nutrition &vaccination. Après la présentation générale du département faite le Pr Fla, sur l’organisation des activités, les projets et les défis à relever, la parole fut donnée à chaque chef de service et à son major.
Dans le département de Pédiatrie, on note plusieurs appuis et interventions visibles des partenaires, à travers divers travaux et acquisitions. Le chef du département et son équipe ont été félicités et encouragés par le Dg qui les a invités à garder ce cap. Du reste, il a pris l’engagement de les appuyer à travers la recherche d’autres partenaires.
Avec 176 lits, le département de Pédiatrie est le plus grand service dédié à la prise en charge médicale des enfants du Burkina Faso. Cependant, on note que la capacité d’accueil surtout au niveau des urgences est faible, avec seulement 06 box d’accueil. Dans les salles de soins, certaines bouches d’oxygène ne marchent plus, sans compter l’insuffisance et l’inadaptation de certains manomètres. Ces contraintes jouent sur la qualité de l’accueil.
La faiblesse de la capacité d’accueil est aussi une réalité au niveau de la Pédiatrie générale, dont les salles d’hospitalisation ont été « avalées » au fil des ans par le service d’oncologie pédiatrique au regard du nombre sans cesse croissant d’enfants souffrant de cancers. Toutefois, il y a une lueur d’espoir avec la construction d’un hôpital du jour dédié à l’Oncologie pédiatrique. Reste la difficile question de la cherté des anticancéreux, et ce en dépit des appuis importants que fait le Groupe Franco-Africain d’Oncologie Pédiatrique.
Dans le service de Néonatologie, la capacité d’accueil est faible également, vu le nombre de couveuses. Ainsi, le service ne peut prendre « que le ¼ des besoins qui se présentent à eux », a indiqué le chef du département. La création en 2021 de l’unité kangourou a permis, faut-il le relever, d’accroître l’offre des prestations. L’acquisition d’un container est envisagée pour faire évoluer de 10 à 26 lits la capacité d’accueil du service.
Le service de nutrition & vaccination est soutenu sur plusieurs volets par l’ONG américaine IRC. Mais le principal défi à ce niveau demeure le nombre de personnel très réduit.
Au cours de la visite, un certain nombre de préoccupations spécifiques et collectives ont été relevées. Il s’agit du problème d’étanchéité évoqué et qui concerne l’ensemble des locaux de la pédiatrie générale, qu’il convient de résoudre pour éviter les désagréments en temps de pluies. Le manque de scialytiques et de lampes pour les prendre les voies veineuses, les problèmes de plomberie, de climatiseurs dans les salles de soins, de garde et dans les bureaux des médecins. De manière générale, les toilettes des bâtiments sont défectueuses et inutilisables. L’hygiène de manière générale fait défaut. En cause, les comportements inappropriés de certains usagers. Il a été recommandé de renforcer des activités de sensibilisation sur divers thèmes relatifs aux problèmes des services.
L’épineuse question de l’insécurité a été abordée, elle est due en partie au manque d’éclairage et aux vigiles. Une des manifestations de cette l’insécurité en Pédiatrie, ce sont les menaces des parents d’enfants vis-à-vis du personnel. Notamment ces parents qui menacent au motif qu’on n’a pas demandé leur avis avant d’envoyer leur bébé en Néonatologie. Certains parents profitent de l’hospitalisation de leur bébé pour fuir ; abandonnant femme et bébé dans les mains de la Pédiatrie. C’est souvent la croix et la bannière pour les retrouver.
Il y a également un manque de moyens de communication au sein de l’hôpital, ce qui impacte sur la communication interservices. D’où le plaidoyer pour l’installation, soit d’autocom pour faire fonctionner le standard ou l’élargissement de la flotte dans la mesure où le personnel utilise quotidiennement ses propres unités téléphoniques pour gérer les questions de l’hôpital.
Une visite dans les salles de l’école à l’hôpital a permis au dg de voir le formidable et spécifique travail qui y est mené pour maintenir le niveau scolarisation pour les enfants en longue durée de séjour à l’hôpital.
La question des ressources humaines est une problématique commune aux différents services du CHU-YO, a reconnu le DG. Le plaidoyer doit se poursuivre pour que le Ministère de la santé accepte affecter des jeunes professionnels nouvellement sortis des instituts de formation. Le Dg a reconnu également l’insuffisance du nombre de techniciens dont dispose le CHU-YO, qui du reste ont besoin d’un renforcement des capacités. Par ailleurs, il convient d’impliquer les techniciens dans l’acquisition de certains équipements. Autrement, ils ne peuvent pas intervenir en cas de pannes.
Sur la lancinante question de parking pour le personnel, plusieurs pistes sont à explorer. Mais dans l’immédiat il est possible de matérialiser les places de stationnement des différents responsables de services.
Le directeur général a remercié tout le personnel pour sa disponibilité et les échanges qui lui ont permis de connaitre les agents et de comprendre certaines réalités des services. Il a souhaité que de manière collégiale et concertée les solutions soient trouvées.
Service communication