(Mercredi 30 août 2023) Le Directeur de la région sanitaire du centre, le Dr Daniel Yerbanga, a présidé au CHU-Yalgado Ouédraogo, la première session 2023 du comité technique régional de santé du centre (CTRS) qui regroupe une cinquantaine d’acteurs des services publics et privés de santé, les associations, les partenaires sociaux, les acteurs de la médecine traditionnelle….
Au cœur des enjeux de cette rencontre de travail, la contribution du CTRS à l’amélioration de l’organisation et du fonctionnement des structures de santé de la région du centre. Pour ce faire, les réflexions thématiques étaient axées sur le bilan des indicateurs de performance de la région au cours du premier semestre 2023 ainsi que l’analyse du système d’information sanitaire et de la situation épidémiologique au cours de la même période.
La région sanitaire du centre compte 154 structures publiques de santé et 490 services privés. Par semaine et par mois, chaque service de santé doit fournir à la hiérarchie des informations et statistiques sur les pathologies. Il s’agit d’un travail de surveillance permanente des maladies.
Il ressort que le taux de promptitude et de complétude des données transmises par les services publics est de 96% et de 56% dans le secteur privé. Ce taux n’est pas du tout satisfaisant au niveau des structures privées, a indiqué le Dr Yerbanga, qui a insisté sur la nécessité de la compréhension réciproque entre les différents acteurs engagés dans le domaine de la collecte et la transmission des données épidémiologiques. Si les informations sanitaires ne sont pas transmises ou transmises avec du retard, il va sans dire que « nous sommes assis sur une bombe ». L’intérêt de la transmission régulière des THLO (télégramme lettre hebdomadaire officiel) permet non seulement de prendre en charge rapidement les cas de maladies soumises à notification mais surtout de prendre des mesures éventuelles pour protéger la communauté, a insisté le DRS du centre.
Les présentations ont permis de voir les ponts de satisfaction mais aussi les insuffisances de chaque CHU, district sanitaire, structures privées en matière de transmission des rapports mensuels d’activités (RMA)
Par exemple, les données présentées sur la surveillance de la dengue, du paludisme, le VIH/Sida, les décès maternels périnatals, la malnutrition sont à un niveau nécessitant des améliorations. Ces faibles taux pourraient s’expliquer par une insuffisance de formation de certains acteurs du privé en matière de collecte, notamment la maîtrise des outils de collecte des données sanitaires. A cela s’ajoutent les difficultés du circuit de transmission de l’information qui doivent être modernisés et surtout digitalisés.
Il ressort des échanges la non application des règles de la référence et de contre-référence. L’engagement a été pris de veiller à l’application de ce mécanisme qui sert de moyen de formation continue pour les professionnels de santé de la périphérie.
Durant toute la rencontre, il a été rappelé la nécessité de voir la collaboration se fluidifier entre le secteur public et le secteur privé qui accompagne l’Etat dans la mise en œuvre de ses politiques publiques en matière de santé. C’est pourquoi, les représentantes des faitières ont souhaité être associés dorénavant aux différentes formations de perfectionnement organisées par les structures du ministère de la santé.
Trois recommandations phares ont sanctionné la rencontre et se rapportent à l’impératif de dénoncer les structures de soins privées qui ne transmettent pas les TLHO et RMA. L’organisation régulière des rencontres entre acteurs publics et privés des districts sanitaires ainsi que la création des cadres d’échanges réguliers avec la Direction de la Nutrition pour l’approvisionnement des services privés en intrants, ont été soulignés.
Le Directeur général du CHU-YO, représenté par le directeur des services généraux et de la logistique, à l’entame et à la fin de la rencontre, a remercié les acteurs du CTRS pour cette belle opportunité d’échanges qui met les acteurs au même niveau de compréhension des enjeux du moment de sorte à travailler à relever les défis communs. En tout état de cause, l’option privilégiée est fondée sur la communication et le dialogue qui évite les voies menant à la coercition.
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